jeudi 10 avril 2014

"La folie est un état de profonde absorption en soi-même."

Un été sans les hommes de Siri Hustvedt


Lorsque, après trente ans de mariage, Boris prononce le tant redouté mot pause, Mia, poétesse en mal de reconnaissance, bascule dans la folie, le temps d’une fulgurante “bouffée délirante” qui lui vaut un torpide séjour en hôpital psychiatrique. Car cette pause recouvre une réalité douloureuse : elle s’incarne en la personne d’une jeune et fraîche neuroscientifique à la poitrine éloquente, collègue de Boris devenue sa maîtresse. Privée de la maîtrise des événements puisqu’elle subit l’infidélité de son mari et sa volonté de “faire une pause”, le coeur à vif, d’autant plus accablée que l’harmonie et l’amour avaient toujours régné dans leur couple, et incapable de rester un instant de plus dans un appartement imprégné de leur vie à deux, Mia quitte New York pour aller passer l’été dans son village natal du Minnesota profond, à deux pas de la maison de retraite où vit sa mère depuis la mort du père. Mia rejoint donc Bonden comme on part en convalescence. Cette coupure est l’occasion pour elle, au-delà du simple fait de s’éloigner de l’épicentre du tremblement de terre qui a ravagé sa vie, de se retrouver avec elle-même, de prendre le temps de la réflexion et, chose inattendue, d’aller de découverte en découverte. Ainsi fait-elle la connaissance de sa voisine, Lola, jeune mère de deux enfants fréquemment délaissée par un mari colérique et pour le moins instable, et lie avec elle une amitié sincère, née d’une solidarité féminine tacite et qui représente pour toutes deux autant d’occasions de dépasser leur peine, de rire et de se libérer. Un deuxième cercle féminin se dessine autour de Mia et des sept adolescentes inscrites à l’atelier de poésie qu’elle a accepté d’animer pendant l’été. Au fil des séances, ces jeunes filles, peu coutumières de l’exercice poétique et davantage préoccupées par les garçons, à l’heure des premiers émois amoureux, se mettent à jouer le jeu des mots et se livrent peu à peu, laissant entrevoir les classiques questionnements, conflits et rivalités de l’adolescence.

On retrouve dans ce livre des femmes de tous âges, des femmes vivant chacune des étapes importantes de leurs vies. Toutes elles m'ont touchées. Je me suis retrouvée dans chacune. 
Dans le livre il y a des passages philosophiques sur la différence entre l'homme et la femme. C'est vraiment très intéressant. Beaucoup de critiques reprochent au livre d'être trop difficile à lire. Je pense que c'est notamment à cause de ces passages. Perso ça m'a passionné!
Et la narratrice s'adresse directement à nous, elle nous explique qu'elle nous raconte son histoire de façon un peu embrouillée parce que dans la vraie vie on a tendance à mélanger les souvenirs. Ça donne au récit un côté hyper intime que j'ai adoré. Et puis il y a différents niveaux dans le récit, correspondant aux différents rôles de la narratrice : son rôle de mère, son rôle de sœur, son rôle de femme, son rôle de professeur, son rôle de fille, son rôle de protectrice, suivant les personnes et les situations. Je me suis retrouvée dans tout et je pense que chaque lecteur peut y trouver son compte.


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